JEAN-CHRISTOPHE LAROSE, SA VISION SUR PAVILLON 52
PAVILLON 52, QUEL EST L’ENJEU DE CE PROJET POUR LA VILLE ? POUR CARDINAL ?
Jean-Christophe Larose :
C’est Pavillon52 réalisé sur le quai Rambaud, qui vient terminer cette longue ligne de bâtiments emblématiques que Ricciotti appelle la « Galerie des Fadas » ! Pour la Ville, c’est donc l’achèvement de la renaissance des Docks.
Pavillon52 est conforme au concours qu’a gagné Rudy Ricciotti en 2004, nous avons mis un point fort à respecter l’appel d’offres 10 ans après ; certains promoteurs souhaitaient changer d’architecte et modifier le projet. C’eût été dommage, c’est un des plus beaux immeubles de la Ville aujourd’hui !
Et c’est le 1er de Ricciotti à Lyon.
Outre son esthétique impeccable, le bâtiment est un concentré d’innovations technologiques : structure de plancher béton post-contraint sans poutres, mantille de béton fibré ultra haute performance, vitrage courbe de 6 mètres de hauteur. L’occasion pour Cardinal d’explorer de nouvelles techniques, d’imaginer des solutions devant de nouvelles contraintes, pour un résultat
QUE DIRE DU PARTENARIAT PUBLIC/PRIVE ?
Jean-Christophe Larose :
Vaste sujet ! la dynamique du quartier de Confluence est née du partenariat public/privé.
C’est un partenariat très novateur, une loi a dû être votée en 2003 à l’Assemblée Nationale pour que Voies Navigables de France puisse transformer ses fonciers domaine public dans des SCI d’opérateurs privés. Nouveau et très dynamique : chacun apporte ses compétences.
VNF reste actionnaire des SCI avec la Caisse des Dépôts et un partenaire privé.
Depuis le premier montage à Lyon en 2003, les fonciers de VNF ont été valorisés de manière exponentielle, c’est une réussite pour eux aussi !
POURQUOI RUDY RICCIOTTI ?
Jean-Christophe Larose :
Ma rencontre avec Rudy Ricciotti, grâce à ce concours qu’il avait gagné en 2004, est devenue une amitié, une confiance réciproque.
Les mots de Ricciotti pour la livraison du Pavillon 52 : « La disparition de faux plafonds est un signe de résistance contre la barbarie des composants industriels. Planchers massifs post-contraints thermiquement actifs par géothermie ; brise-soleil ultra fins en béton… La liste des actions en recherche et développement de cette réalisation reste ouverte à l’image de l’exceptionnelle ouverture culturelle et technique de Jean-Christophe Larose à qui je rends hommage… C’est très rare dans la pratique paranoïaque de mon métier d’architecte. »
Rudy Ricciotti c’est aussi l’amoureux du béton, qui a créé pour ce Pavillon une sublime robe aux reflets changeants, constituée de 16km de lame de béton fibré de 3 cm d’épaisseur.
Rudy est radical, sans concession, ça fait du bien dans un monde ultra consensuel, il est sûr de sa vision, il nous aide à nous élever dans notre positionnement.
De même que je considère qu’un élu est élu, donc a le pouvoir de décision, de même Rudy avait été choisi pour ce bâtiment il n’y avait pas à discuter, pas à se concerter, juste à avancer. Il n’a jamais voulu revoir sa façade, sûr de lui, sauf pour la couleur qui est passée de blanc à noir sur ma suggestion. Il n’a pas changé de cap, malgré les contraintes d’un projet techniquement compliqué. C’est ça aussi Confluence : quelques personnes ont fait fi de ce que pensait la majorité (le Maire de Lyon, le patron de VNF + Jean-Paul Viossat, et moi-même) et ont construit ce en quoi ils croyaient.